Lilian J.
... tinkerer since 1971

Rolleiflex Automat K4


Remise en route d'un presse papier...

Il y a déjà pas mal de temps, j'ai acquis ce Rolleiflex en mauvais état : tout était bloqué et sale, mais au moins il était complet.

C'est un Rolleiflex automat construit entre 1949 et 1951, il est équipé d'un Zeiss-Opton f:3.5/75mm traité (un tessar).

Un demi-tour de manivelle avance le film, et un autre demi-tour dans le sens inverse arme l'obturateur.

Il s'appelle automat car la détection du film est automatique : on charge le film en glissant le papier entre deux rouleaux palpeurs qui détecteront la surépaisseur formée par le papier + le film + le scotch. Le compteur se mettra alors à "1", pour signaler la première vue. Ensuite, le reste se fera à la manivelle. Simple pour l'utilisateur, mais au prix d'une plus grande complexité mécanique, source potentielle de pannes...

Voilà la bête :

Les deux objectifs bougent ensemble lors de la mise au point de l'image, car ils sont sur une seule et même platine.

Ainsi, on regarde l'image sur le dépoli, on cadre et l'on déclenche. Système très discret et surtout sympa.

Malheureusement, des brutes ont essayé de "nettoyer" les lentilles de l'objectif, et imaginé que la lentille arrière se dévissait...

alors, ils l'ont coinçée dans un étau ou une pince...

et...

Bravo.

Quand on sait pas, on touche pas...

Enfin bon, plutôt que d'avoir des rayons lumineux partant dans tous les sens "grâce" à cet éclat, je préfère le noircir et perdre alors du contraste...

ou pas, puisqu'en fait à partir de f:4 jusqu'à f:22 le diaphragme vient recouvrir l'éclat. Il n'est en fait visible qu'entre 3.5 et 4.

Sitôt dit, sitôt fait :

Voilà, un problème de réglé. Résultat à la prise de vue.

Passons au reste, maintenant. Les bras de mise au point sont très durs, et on sent que cela gratte sur de la ferraille...

On enlève donc la cuirette, la manivelle, puis la plaque en fine tôle d'alu :

Pour découvrir un mécanisme bloqué par de la vieille graisse séchée... mais en relativement bon état sinon. Ouf.

Voici les principaux composants :

Bon, pas le choix, faut tout sortir, en commençant par la manivelle et son système de cliquet :

puis le reste du bazar de la platine suit :

et une fois la tringlerie enlevée :

eh bien la platine s'enlève, nous faisant ainsi découvrir le mécanisme de mise au point :

Ne reste plus qu'à enlever la façade et l'autre côté, juste qq vis à dévisser... puis l'on peut enfin sortir les bras :

et s'évanouir devant le tas de pièces qu'est devenu notre Rollei :

Bref. Passons.

Alors, ces bras ? Eh bien voici le souci :

L'un des patins est complètement bouffé, et ils ont essayé de le faire tenir en pliant la patte de maintien... ben tiens... ah, et on voit des coups de lime, aussi...

Bon, je remplace le patin par un bout de circuit imprimé en epoxy, cela devrait le faire :

et une fois correctement fixé et ajusté :

Le patin rempli son rôle, tout frotte comme il faut là ou il faut, surtout plus sur du métal... et c'est bien doux. Parfait.

Je remonte alors la platine, et au prix de nombreux essais j'égalise bien la hauteur des bras en jouant sur la taille de mon patin tout neuf.

Voilà, c'est nickel.

Reste l'obturateur à réviser, c'est un compur-rapid (1/500ème)+B...

Je signale que les deux focales réelles (ici 75.2 et 68.9mm) des deux objectifs sont inscrites sur le compur... et pas par hasard.

En effet, ces objectifs sont appairés en usine, et il ne faut pas les séparer... quand on règle l'infini avec des objectifs non appairés ce sera ok... mais la mise au point se désynchronisera de plus en plus pour les courtes distances, et c'est irrattrapable !

Voilà pourquoi je conserve mon objectif avec son éclat plutôt que d'en trouver un autre. Soyez donc vigilants en achetant des TLR...

Voilà, ne reste donc qu'à réviser l'obturateur, (voir ici le Rolleicord), puis nettoyer, remonter et graisser l'ensemble.

Ce qui nous donne un Rollei bien sympa, dont je conserve pour l'instant les vieilles cuirettes, ne sachant combien de fois il faudra démonter pour vérifier tel ou tel truc... donc, les neuves plus tard !

Pour l'instant, il est chargé en FP4 (125 iso, n&b), et une fois les 12 vues terminées.... verdict !

 

Affaire à suivre, donc...

 

Voilà, les photos sont développées, et visibles ici !

 

 

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